Immigration : des ONG déposent plainte contre l’armée française pour "non assistance à personne en danger"
Par N.TPublié le
L’armée française a-t-elle laissé périr en mer une soixantaine de migrants fuyant la Libye, fin mars 2011, à bord d’une embarcation en Méditerranée ? Plusieurs organisations non-gouvernementales en sont convaincues et déposent plainte ce mercredi 11 avril pour non assistance à personne en danger.
Cette plainte sera déposée au nom de quelques-uns des survivants de "ce périple cauchemardesque", indiquent dans un communiqué ces associations, précisant que "certains militaires français devraient en l’espèce voir leur responsabilité pénale engagée".
"Les navires ont manqué à leurs obligations"
"Dans cette affaire, plusieurs occasions de sauver les vies ont été perdues", car "personne n’a porté secours à ce bateau malgré les signaux de détresse", avait regretté, fin mars, la sénatrice néerlandaise Tineke Strik, auteur d’un rapport rendu public.
Son enquête a mis en lumière "un ensemble de défaillances" de la part des autorités libyennes, des services italiens de sauvetage maritime, de deux bateaux de pêche, de l’Otan et des pays "dont les navires dans les environs du bateau ont manqué à leur obligation de sauver ces personnes".
Parmi les ONG portant plainte contre l’armée française, figurent la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) ou encore le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti).
Le 26 mars 2011, quelques jours après le début du conflit libyen, 72 Africains, âgés de 20 à 25 ans, et deux bébés étaient montés à bord de ce fragile canot pneumatique d’une dizaine de mètres de long.