Pendant deux jours, la Villa Méditerranée à Marseille accueille “Agir aujourd’hui en Méditerranée.” un forum organisé par Libération. (Site officiel Région PACA)

“Agir aujourd’hui en Méditerranée”, deux jours de débats à Marseille

Le forum organisé par Libération “Agir aujourd”hui en Méditerranée”, s’est ouvert aujourd’hui à la Villa Méditerranée. 

Depuis 11h ce matin, jusqu’à demain 18h30, les intervenants se succéderont dans l’enceinte du nouveau bâtiment, à deux pas du Vieux-Port. La Villa Méditerranée ouvre ainsi une nouvelle fois ses portes exceptionnellement, avant l’ouverture officielle au public, prévue le 3 mai. 

La structure, en forme de L retourné, inaugurée dès le 7 avril, est née à l’initiative de la région Provence Alpes Côte d’Azur, afin de “contribuer à la construction d’une communauté de destin entre les peuples de la Méditerranée”, selon les mots de Michel Vauzelle, le président de la région PACA. 

 

Une Villa de dialogue et d’échange 

Initialement nommée CeReM (pour Centre Régional de la Méditerranée), la Villa Méditerranée, a été conçue par l’architecte italien Stefano Boeri. Elle fait face au MUCEM (Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée), qui ouvrira lui le 7 juin. 
 
Il a d’ailleurs été reproché que les deux bâtiments puissent faire doublon. Il semble toutefois que ce ne sera pas le cas, le MUCEM étant un lieu essentiellement consacré aux collections et aux expositions, tandis que la vocation de la Villa Méditerranée sera plutôt d’être un espace d’échange et de dialogue entre les cultures des deux rives de Mare Nostrum. 
 
Démonstration est faite dès ce week-end, avec l’organisation du forum “Agir aujourd’hui en Méditerranée”, à l”initiative du quotidien Libération. 
 
Aujourd’hui, quatre débats autour de thématiques et d’enjeux majeurs, ont animé la journée. Il en sera de même demain. 

 

La jeunesse à l’honneur

Parmi les thèmes abordés cet après-midi, l’accent était mis en particulier sur la jeunesse, avec un plateau intitulé “Alger nouvelle génération”, suivi d’un autre, “Jeunes du Caire, de Madrid, de Tunis et d’Athènes, même combat ?”

Pablo Elorduy, engagé dans le mouvement des Indignés espagnols, Hicham Ezzat, un franco-égyptien, révolutionnaire de la place Tahrir, Sophia Kourkoulakou, artiste  et activiste grecque et Lilia Weslaty, rédactrice en chef adjointe du site tunisien de journalisme citoyen Nawaat, étaient les quatre intervenants du deuxième débat. 

Leur jeunesse ne nuisait pas à la qualité des discussions, bien au contraire. Tous venus de pays où les crises ont frappé, à divers degrés et de diverses façons, ils ont rapporté leurs points de vue, à la fois pessimistes sur le constat mais également ouverts sur de meilleures perspectives pour l’avenir. 

Et les liens, si l’on pouvait encore douter qu’il en existe, entre les situations de ces quatre pays ont été mis en avant. “Les images de la place Tahrir ont influencé le mouvement des Indignés espagnol”, notait ainsi Pablo Elorduy, qui “croit à la  révolution en Espagne.”

“La révolution, c’est un changement d’état d’esprit”, relève Hicham Ezzat, qui rappelle que la sienne “n’est pas terminée.”

Le numérique peut être une piste de révolution plus globale, avance la jeune artiste grecque, mais l’échange d’expériences via les réseaux sociaux se heurte à la barrière de la langue. 

D’autant que, Hiccham Ezzat le souligne, si les liens existent bel et bien entre tous ces mouvements, si les problèmes, à la base, sont les mêmes, les solutions, elles, sont forcément différentes. 

Concluant l’échange, c’est encore lui qui insiste sur le chemin qu’il reste à parcourir : “Le procès de Moubarak n’est qu’une distraction, lance-t-il, peu m’importe qu’il meure, ou qu’il soit jugé, ce qui compte c’est que le peuple égyptien retrouve sa dignité.” 

 

Les débats se poursuivront demain. Le programme complet est disponible sur le site de la Villa Méditerranée

Il est également possible de suivre l’ensemble des débats en retransmission vidéo en direct sur cette page.