Marseille: le MuCEM une plongée dans la Méditerranée et un pont entre ses rives

 

Le MuCEM est un équipement culturel national reposant sur trois sites et couvrant 44 000 m². C'est par le J4 qu'on y entre. Bâtiment de verre coiffé d'un filet de béton et assis sur une surface carrée de 72 mètres de côté, il a pour vocation de présenter les cultures méditerranéennes selon un parti pris muséographique articulé autour de quatre thèmes : l'invention de l'agriculture et la naissance des dieux; les monothéismes et la ville de Jérusalem, trois fois sainte; la citoyenneté et les droits de l'homme; ce qu'il y a au-delà du monde connu.

Deux exposition temporaires y sont visibles : Le Noir et le Bleu, un Rêve Méditerranéen..., itinéraire de représentations picturales de la Méditerranée du XVIIIe s. à nos jours en douze étapes et Au Bazar du Genre, variation de visuels et d'objets sur le thème du masculin et du féminin.

Outre 3 600 m² d'exposition (sur une surface totale de 15 500), ce bâtiment abrite une librairie, un auditorium, un restaurant avec terrasse panoramique et un espace pour enfants. 

 

C'est depuis le J4 qu'on rejoint le Fort Saint-Jean en empruntant une passerelle de 115 mètres de long. Là, on découvre le Jardin des Migrations, véritable pépinière d'essences méditerranéennes qui s'étend sur 12 000 m².

Les salles du Fort accueillent l'exposition permanente Le Temps des Loisirs consacrée à la culture du cirque, de la fête foraine et des marionnettes ainsi qu'une exposition temporaire de photographies et vidéos intitulée Les Choses de ce Côté du Monde.

On trouve également sur le Fort un restaurant adossé à une école de cuisine et un centre de formation, l'Institut Méditerranéen des Métiers du Patrimoine (I2MP).

 

Le MuCEM s'appuie enfin sur le Centre de Conservation et de Ressources (CRR) pour assurer son fonctionnement. C'est dans ce lieu situé dans le quartier de la Belle-de-Mai que sont entreposées les réserves du musée. Constitué de quelque 130 000 peintures et dessins, 450 000 photographies, 100 000 livres et revues, 140 000 cartes postales et 250 000 objets divers (sans compter les archives papier et audiovisuelles), ce fonds prend place sur 8 000 des 13 000 m² du site.

Lieu de conservation, le CRR accueillera de plus une activité de restauration, d'étude scientifique des oeuvres et de diffusion des connaissances grâce à un centre documentaire ouvert au public.

 

Les collections du MuCEM proviennent du Musée d'Ethnographie du Palais de Trocadéro (1878-1936) et des deux musées qui l'ont suivi, le Musée de l'Homme et celui des Arts et Traditions Populaires.

 

Jusqu'aux années 1960, l'acquisition de documents a concerné essentiellement la vie sociale et culturelle dans les campagnes. Peu à peu, elle s'ouvrira ensuite à l'artisanat urbain et aux arts forains. Compte tenu de l'évolution de la vocation du musée (la décision de le transformer en MuCEM sera prise en 2000), le champ d'acquisition d'objets témoignant des arts et traditions populaires s'élargira considérablement (patrimoine industriel, musique, cultures urbaines, métiers et produits alimentaires locaux, etc.).

Aujourd'hui, grâce à une politique résolument comparatiste, le MuCEM peut s'enorgueillir de disposer d'un fonds riche et varié dans lequel se côtoient des pièces originaires de France et venues d'Afrique du Nord, du Levant ou de Turquie.

Cette diversité se retrouve dans la programmation artistique de l'établissement. Parole, images et spectacles, c'est autour de ces actes qu'elle prendra forme.

Rencontres, conférences, débats, théâtre, danse, cinéma, concerts, c'est à une affiche profondément marquée par l'éclectisme que le MuCEM nous conviera chaque semaine pour des évènements qui permettront au public de rencontrer des intellectuels et des artistes nationaux et internationaux de premier plan.

Ces animations font au total du MuCEM bien plus qu'un musée ; un lieu d'échanges, de découverte et d'apprentissage de l'autre, de soi. C'est en même temps un élément clé de la dynamique de renouveau de Marseille.

C'est en 1995 que l'Etat et les collectivités territoriales décident de lancer Euroméditerranée, vaste opération d'aménagement et d'urbanisme qui ambitionne de donner à Marseille une place dans le concert des grandes métropoles européennes.

Dans ce cadre, l'opération La Cité de la Méditerranée a programmé la réorganisation du front de mer du Fort Saint-Jean au quartier d'Arenc. Il s'agit là de réaffirmer le rôle du port de Marseille comme vecteur majeur des échanges économiques que la ville entretient avec la Méditerranée.

A son tour, le MuCEM vient conforter et accroître la dimension internationale de Marseille.

Dans ce sens, le MuCEM se veut une institution qui promeut la connaissance scientifique et sa diffusion à travers des collaborations internationales. 

Fidèle au concept de musée-laboratoire qui faisait la spécificité du Musée National des Arts et Traditions Populaires, le travail de développement, de mise en valeur et de partage des savoirs et savoir-faire se fera selon une triple perspective : favoriser la vocation internationale du musée, faire place à la pluridisciplinarité et l'ouvrir à un public large et diversifié.

Cette activité de recherche et de formation pourra s'appuyer sur l'Institut Méditerranéen des Métiers du Patrimoine, un organisme créé en partenariat avec l'Institut National du Patrimoine. Riche de son passé, Marseille peut se rêver un grand avenir.